Fransoize

Fransoize

Poèmes en jaune

Poèmes en jaune

 

 

Hommage au Printemps

 

 

C'est une valse lente en hommage au Printemps

C'est une chanson douce.

C'est une mélodie au retour du beau temps

Lorsque le vent nous pousse.

 

Une première fleur a jailli ce matin

Au travers de la mousse

Mais derrière son nuage, le soleil, ce coquin,

D'un rayon la repousse.

 

Puis la réchauffe, lui fait la cour et la cajole

Il la rend un peu folle.

Un brin de vent souffle dans l'air et son parfum

Embaume le jardin

 

Demain ses sœurs la rejoindront,  rien ne sera

Plus tout à fait pareil

Des bleues, des rouges , d'autres viendront avec éclat

Se partager le ciel

 

Mais aujourd'hui elle est, cette fleur printannière

Seule avec le grand maitre. 

Et elle se fait jolie, c'est elle la première

Celle qui vient de naitre 

 

De ses belles couleurs feuille verte et pétales 

Jaunes au cœur orangé 

Elle se chauffe au soleil encore bien hivernal 

Avant goût de l'été

 

Jonquille au cœur si tendre, jonquille au cœur si gai

Toi, fleur de Février

Fragile  je ne veux pas ce matin te cueillir

Au risque de te voir flétrir

 

 

 

Bon matin

 

  

Bon matin

Et bon jour

Je veux cette journée

Rien qu’à toi consacrée

Bonne fête

Et bonjour

Je prie pour que l’oubli

Efface tes soucis

Je t’aime

A toi, bonjour

L’aube efface le noir

Et naît ainsi l’espoir

 

 

 

                        

    Merle enchanteur

 

 

Quand au lit le matin, je m’éveille

A moitié dévêtue, gardant le sein caché,

J’aime bien simuler le sommeil

Et m’enfoncer profond, calée sur l’oreiller.

 

Les volets sont bien clos et je veille

A ne pas déranger celui qui me guettait.

Il est là tous les jours, et pareil

A l’ami fait l’aubade, empreinte de gaîté.

 

Sur une simple note, il essaye.

Il commence à tâtons pour ne pas m’effrayer

Puis il siffle à tue tête et s’égaye

A me savoir ravie, fidèle à l’écouter.

 

Sa chanson est douce à mon oreille.

La journée sera bonne, et levée du bon pied

Je remercie l’oiseau, la merveille

De m’offrir ce plaisir, premier de la journée.

 

Cet ami, c’est un merle, au soleil

Sur un fil électrique

                                Derrière mes volets.

 

 

 

 Petits Coups de Blues

 

                 

Je suis las, sans courage et sans envie de vivre

Il ne me reste rien que les jours qui se suivent

Je ne crois plus à rien, pas même aux souvenirs

Et je n’ai peur de rien, pas même de mourir

 

 

 

La flamme bleue du cœur est un feu sans fumée

Qui le brûle et le met en cendres que le vent

Emporte peu à peu et disperse en nuées

Au hasard des chemins et au hasard des temps

Mais après tout cela, il ne reste plus rien,

                A peine un souvenir et un rêve lointain.

 

    Au revoir, papa.

                                                                            Janvier 1994

 

 

 

 

(Je voudrais dormir...) 

 

Je voudrais dormir d’un profond sommeil

Qu’il n’y ait plus d’aube,

Et plus de réveil.

Plus rien n’a d’importance,

Le temps, les choses

Ni la couleur des roses.

 

L’incandescence de ton amour

A illuminé ma vie.

Je ne suis plus rien sans toi.

Qu’un vide absolu, un désert

Où flâne ton souvenir

Comme un mirage.

 

Aujourd’hui, j’ai franchi

Le cap de la désespérance.

Tu es parti. Où es tu ?

En te quittant hier,

Je t’ai dit « à demain »

Mais toi, savais tu déjà

Que c’était la fin ?

Ou plutôt le début

De ce très long voyage

Qu’on appelle Eternité

 

Où que tu sois, je t’en supplie

Entends mon appel

« Aides moi, aides moi

A vivre sans toi »

 

Au revoir papa

 

 

Ce n’est pas vrai

 

 

Toi mon amie à qui j’ai dit

Que je vivais une aventure

Sans lendemain, je te l’écris

Ce n’est pas vrai.

Je voudrais tant que cela dure

Que cela dure toute une vie.

 

Toi, mon amie à qui j’ai dit

Qu’il pouvait bien ne pas venir

Qu’il restait libre, je te l’écris

Ce n’est pas vrai.

Le perdre me ferait souffrir,

Je l’attends brûlante d’envie.

 

Toi mon amie à qui j’ai dit

Que mon cœur est de pierre, mort,

Fait de granit, je te le crie

Ce n’est pas vrai.

Il explose d’un amour  fort,

Un feu nouveau, un incendie.

 

Toi mon amie à qui j'ai dit

Que plus jamais je n'aimerai,

et que des hommes, je me méfie,

Ce n'est pas vrai.

Il est celui dont je rêvais 

Et je lui confierai ma vie.

 

1983

 

  

    La poupée de porcelaine

 

Par un beau matin de Printemps,

Il faisait bon, j’avais le temps,

Je suis montée dans mon grenier

Tout poussiéreux, bien mal rangé,

Et j’ai trouvé un coffre en bois

Qui me venait de grand papa.

 

Près de beaux meubles d’autrefois,

Des vieux chiffons, des « je n’sais quoi »

Etaient recouverts de poussière.

Le coffre était plein de mystère,

La rouille enrayait les charnières

Et j’avais l’âme aventurière

 

J’ai trouvé la clé du trésor

Et je n’en reviens pas encore.

Une  poupée de porcelaine,

Aux yeux qui s’ouvrent et qui se ferment,

Dormait sur un tas de jouets,

Un tambour servant d’oreiller.

 

Quand je l’ai prise dans mes bras,

Elle m’a murmuré tout bas

« Il y a longtemps que plus personne

Ne vient vers moi, je ne suis bonne

Qu’à voir passer les araignées.

Je crois qu’on ne peut plus m’aimer »

 

Je l’ai bercée contre mon cœur

Et j’ai senti tant de bonheur

Dans ses yeux bleus, dans son regard,

Que j’ai partagé son espoir

Et  je me suis mise à chanter

Une berceuse du passé

 

« Je veux qu’on m’aime, j’ai besoin d’amour,

   Que l’on me prenne par le cœur un jour.

   Je veux qu’on m’aime, j’ai besoin d’amour,

   Que l’on me tienne par le cœur toujours »

 

Jolie poupée, je t’aimerai.

Tu me ramènes à mes romances,

A mes rêves d’amour parfait,

A la vie pleine d’innocence..

Tu n’es pas un simple jouet,

Tu es l’écho de mon enfance.

 

                               Fransoize      Promenades avec Jo     Mars 2011

 

 

 

Mon copain                

                         

 

Chienne de vie

Qu’est c’ que j’t’aime

Putain d’vie

J’suis dans la rue

J’m’ rends pas compte

Que j’suis heureux

 

Chienne

Chienne

Mon copain, j’l’aime

J’l’ai vu à l’hosto

Mon copain, il en bave

Il est marrant

Mêm’s’il a mal, il est marrant

Mon copain, j’l’admire

C’est un caïd costaud

Just’un peu pâle

Le crâne comm’une bett’rave

Avec trois poils dessus

 

Chienne de vie

Il se plaint pas de sa couleur,

Il est pas noir, Il est pas blanc,

Just’un peu jaune, just’un peu peur

Avec son crâne comme un’bett’rave

Et ses trois poils dessus

 

Putain d’vie

Faut qu’il t’aime

Pour supporter tout ça !

Mais, pourquoi- pourquoi ?

Ça !

 

C’est une épreuve ?- un examen d’passage ?

Y réagit mieux qu’moi, j’le trouve vach’ment sage

C’est p’t’être un  concours, pour voir s’il est solide ?

Un test, Pour voir c’qu’il a dans l’bide ?

 

Chienne de vie – j’te trouve vach’ment dure !-

Il t’a dans les tripes, c’est sur

Y  t’a pas prise en grippe

Alors maint’nant, fous nous la paix

T’es rassurée

Dis lui des mots d’amour

Il a aut’chose à faire

Dis lui qu’c’est pour toujours

Mon copain, j’en suis fier.

 

 

    

 Promenades avec Jo  2011

 

 

Temps, mon ami

 

  

Temps, vainqueur, tu t’enfuis. N’as-tu pas le courage

En t’arrêtant un peu, de regarder l’orage ?

Tu laisses derrière toi des restes de bonheur,

De bouts de vie passés et de vaines rancoeurs.

Temps, passe, passe…

 

Temps, tu seras vaincu, lorsque par le courage

Mon cœur calmé, aura su apaiser l’orage

Et lorsque, devant toi, dansera le bonheur

De futurs souvenirs et de la joie d’un cœur.

Temps, passe, passe…

 

Temps, calme, tu deviens, tu as enfin compris

Que tu ne pouvais pas rester mon ennemi,

Et, demain, tous les deux, nous irons rechercher

Ce que la vie de bon cherchait à nous cacher.

Temps, passe, passe…

 

Temps, tu vois, tu souris, jamais plus maintenant

Je ne regarderai les histoires d’antan.

Chaque jour, près de moi, tu adoucis ma vie.

J’ai retrouvé l’espoir et tu es mon ami.

 

Passe, temps, passe, passe…

 

                                                1982

 

 

 

Un mari

 

 

Un mari, un mari mais à tout prendre qu’est ce ?

Un homme comme un autre, dont on a vu les fesses

Au fond, c’était bien mieux avant la découverte

Un homme, c’est banal, tout nu, tout blanc, tout net !

 

Avant le mariage, il offrait des caresses

Lui, cet homme, on l’aimait, on rêvait de tendresse

Il était le plus beau, le plus grand, le plus fort

Il était tour à tour doux comme l’eau qui dort

Ou superbe guerrier.

                                 Mais pourquoi l’épouser !!!.

Il cachait ses défauts avant. Mais plus après. 

 

Non ! Rien d’un Superman, Goldorack ou Tarzan,

C’est plus souvent papa qui rime avec maman

Son futuropoing sert à pointer les zéros

Sur les cahiers d’enfants - la fessée, c’est rétro.

 

Ah, ce mari, bien sûr, j’en fais toute une histoire,

Il m’énerve, il m’agace, je vois le temps qui passe,.

Chaque jour je me dis et redis chaque soir

Qu’il faut faire quelque chose pour sortir de l’impasse

  

En tout cas, je vous dis que les hommes sont bêtes

Et qu’ils n’ont rien compris. Il suffirait de peu

D’un geste de la main, d’un petit mot  de fête

Pour être de nouveau  le mari de nos voeux.

 

 

 Un Sourire

 

Un coup de poing dans la torpeur d’après midi,

Un choc qui vous secoue le cœur, ce glaçon rouge,

Comme un shaker ! Un drôle de tremblement qui suit.

Un éclair vif dans la grisaille de cinq heures,

Une claque à l’ennui, un chagrin que l’on bouge,

Un coup d’épée dans l’habitude du labeur,

Un éclat de soleil enfin, après la pluie !

 

C’est sur un visage quasiment inconnu,

Pas même ami, peut être un jour entraperçu,

Deux lèvres rubis qui s’entrouvrent

Pour rien.

               Un sourire gratuit

                                              Pour moi.

                                                              Merci.

 

  

                                    Juin 1980

Je me souviens, j’ai   recroisé  quelquefois  ce sourire, 

                          il est devenu un ami.

 

 

 

  Réveil

 

Je l’avais cru bien mort, bien mort,

Et le voilà qui tremble un peu,

Qui se demande où est le nord,

Ce qu’il fait là et ce qu’il veut.

 

Je l’avais cru bien mort, ce feu,

Qui vous embrase les entrailles,

Qui rend aujourd’hui bleus les cieux 

Et ivre mon cœur en bataille.

 

Je l’avais cru bien mort, cet arbre

Noirci de gel. Un bourgeon

Forçant ce tronc plus dur qu’un marbre

Ne m’a pas encore dit son nom.

 

J’avais cru bien mort ce jardin

Couvert de ronces et d’épiniers.

Une fleur étrange, au matin,

Est éclose et m’a réveillée.

 

Je l’avais cru bien mort, mon cœur,

Et le voilà qui tremble un peu,

Qui se demande et qui a peur..

Du bonheur et ferme les yeux.

 

Je l’avais cru bien mort, mon corps,

Et le voilà qui tremble aussi

Qui te tend les bras et implore

Ta présence.

                  Mon amour, ma vie.

 

                                                                1983

 

 

     Mon fils

 

 

Je l’appelais mon fils, et il l’était pour moi.

Je voudrais lui redire……..

                                       Mais non !!!...il n’est plus là.

Comment aurais-je pu deviner qu’à son âge,

Il allait s’en aller d’où l’on ne revient pas.

                        J’aimerais tant encore le serrer dans mes bras.

 

Avais je assez donné d’Amour pour ce voyage ?

Je crois qu’il savait bien pouvoir compter sur moi.

Je crois que l’on s’aimait sans chichis ni  bla-blas.

 

Ce soir, je pense aussi à ceux qui l’entouraient :

Sa maman, si fragile et déjà éprouvée

Pourra t’elle surmonter cette douleur atroce ?

Et puis ses grands-parents, parents déjà blessés.

 

Mais surtout Toi, mon fils, mon enfant, ma fierté.

Cet autre était ton frère et vous étiez deux gosses

Qu’un douloureux divorce déjà séparait

J’aimerais être là quand tu voudras pleurer.

 

J’aimerais te couvrir de mots pour t’apaiser,

J’aimerais t’entourer de mes bras, te bercer,

J’aimerais te chanter une mélodie tendre,

J’aimerais te jouer une musique douce,

 

J’aimerais t’emmener et que le vent nous pousse

Loin d’ici, loin des larmes, je voudrais te défendre

Contre tout, contre tous. Enfin, te préserver

De toutes ces douleurs de la vie…..et t’aider.

 

J’aimerais, grâce à la force de mon amour

Te prendre par la main, chaque nuit, chaque jour

Eclairer ton chemin au-delà des souffrances,

Il y a des matins couleur de l’espérance.

 

Il y a des  fenêtres quand le ciel est bleu

Qu’il faut savoir ouvrir et se sentir heureux

 

Alors, tu grandiras…..

                                   J’ai même peine à croire

Qu’un jour tu partiras…………………………

 

                                   Mais,…. c’est une autre histoire.

 

 

                          Pour Alain, par une triste journée d’hiver

 

 

 

 

Pascal

 

Aurait pu dire à son épouse

Peu de temps avant la séparation

 

Je t’aimais, tu m’aimais, nous étions deux amants.

Je t’aimais, tu m’aimais….

 

Je ne voyais que toi, mais toi, que voyais tu ?

Il me semble à présent que tu ne m’aimes plus !

 

Je rêvais, tu jouais, nous étions deux enfants

Je rêvais, tu jouais….

 

Je t’ai tant espérée et tu m’as tant déçu,

Qu’il est lourd le présent où je ne rêve plus.

 

Je t’aimais,  tu m’aimais nous étions deux enfants

Je t’aimais, tu jouais….

 

Comme passe le temps qui met nos cœurs à nu,

Il me semble à présent que je ne t’aime plus !

 

 

 

Le livre d’or

Exposition de peinture à la Résidence « Etoile du Soir »Octobre 2000

 

Le livre d’Or

Est neuf, il dort

Encore.

 

Baignées d’aurore,

Ses feuilles d’or

Décorent

 

Le bel automne

Qui nous étonne

Et tonne.

 

Le vent coquin

Lui, nous étreint

Câlin.

 

Feuilles qui volent

Elles, caracolent,

Les folles.

 

Tout en couleurs

Tout en odeurs

Au cœur,

 

Jusqu’à l’Etoile

Ou quelques toiles

Dévoilent

 

Tant de clarté

Tant d’amitié

Au gué

 

Et tant d’amour

Pour les vieux jours

Toujours.

 

Quand vient le soir

Près d’un bougeoir

D’ivoire

 

Dans un tiroir,

Tel un grimoire

D’espoirs

 

Le livre d’or

De l’âge d’or

S’endort

 

 

 

Messieurs les Docteurs

                        

 

Ah, Messieurs les Docteurs, croyez moi, quelle histoire !

 

Mon cœur n’obéit plus.

                                   Il me fait de ces peurs !

Il s’affole, accélère et frappe avec ardeur

Entraînant avec lui mes muscles, à me faire croire

Que tout est déréglé, que je suis un pantin

Dont toutes les ficelles se sont entremêlées

.

D’abord, l’auscultation, l’électrocardiogramme,

Le holter et l’écho. 

                            J’ai peur ! C’est là mon drame.

Une artère pulmonaire qui bat un peu trop vite

J’accoure chez le pneumo qui parle de bronchite

Chronique. Apothéose, je dois voir le psychiatre !

Humiliation, Refus qu’il me faut bien combattre

 

J’avais bien pressenti quelques humeurs maussades

Mais une « Dépression », c’est une galéjade

Ca n’arrive qu’aux autres !

                                        Enfin, je le pensais.

Et je vous remercie de m’avoir écoutée

En ayant préservé ma sensibilité

 

Demain sera meilleur, j’en suis persuadée

J’ai repris le crayon, je rimaille sur tout

Et si je dois guérir, ce sera grâce à vous

 

Grâce à vous, c’est d’accord, mais je pense très fort

Qu’il va me falloir faire de longs et gros efforts

 

Merci aux médecins et à celui surtout

A qui j’ai téléphoné même en pleine nuit,

Pour lui dire que mon cœur ne battait plus du tout

Que je mourais en somme,

                                        J’en souris aujourd’hui.            

                                                                                        Mars 2002

 

Quelques années plus tard, je retrouve ma plume

Pour vous dire qu’aujourd’hui, je n’ai qu’un simple rhume

Et que je viens vous voir pour que vous acceptiez

Qu’en échange, je n’offre que ma simple  amitié                    

                                                                                     

                                                                                         Mars 2012

                                                                                               

 

Mais où donc ai-je la tête ?

 

 

J’ai entendu souvent « Vieillir, c’est dans la tête »

  Mais bien sûr, mais bien sûr ! Cependant c’est tout bête

  Soyons honnêtes, ce n’est pas la tête, qui m embête

 C’est le reste qu’on n’devine pas et qui nous guette 

Ça peut commencer par une douleur au pied

 

Oui, par facilité je m’en vais remonter

Des pieds jusqu’à  la tête, parce que finalement

La tête aussi , c’est sûr, aura bien des tourments.

 

Donc, j’ai mal à un pied, je boitille sur l’autre

Encore heureux que l’autre soit levé du bon pied

Ce n’est qu’un simple cor…avec un peu d’arthrose

Un peu, c’n’est pas beaucoup et ça devrait passer.

 

Nous passons aux chevilles avec des os solides,

Des qui ne cassent pas mais dont l’esprit perfide

Gonfle sans prévenir au moindre petit pas

Quand le soleil en plus vient nous tendre les bras.

 

L’œdème, c’est son nom, s’arrête à mi mollet

Et là, du fond des nuits, des crampes m’entortillent

Jusqu’au bout des orteils enfonçant des aiguilles

Et pour pouvoir dormir, il me faut me lever

 

J’en arrive aux genoux  (choux – hiboux - cailloux – poux)

Là, c’est une autre histoire. Je descends l’escalier,

Le genou gauche lâche et si je veux monter

C’est le droit qui refuse que je reste debout

 

Mes cuisses bien dodues ne sont que le passage

D’un sciatique chatouilleux qui descend gentiment

Surtout du coté gauche et veut assurément

Que je perde du poids. Je ne suis pas très sage !

 

Parlons de la vessie. Ce ballon de baudruche

Adore se balader  loin de son point d’encrage

Et pour qu’il ne fuie pas, ce qui nous met en rage,

On muscle les sphincters. Hélas, des fois on tousse !!

 

Je dois parler de sexe, important tout de même.

Eh bien je vous rassure, un arsenal de crèmes

Et d’onguents mystérieux, un regard amoureux

Une main caressante et l’on n’est jamais vieux

 

 

Tablier de Venus estomac redondant

Avec des seins qui tombent et des plis alarmants

Aurais je pu garder mes 20 ans et ma ligne

Mes 20 ans certes non, ni ma ligne maligne !

 

Voyons cela de dos, les lombaires écrasées

Ne laissent pas  de choix : ni immobilité

Ni trop de mouvements. C’est usé, c’est rouillé

C’est pourtant le Printemps et je rêve d’été.

 

 

 

Continuons le voyage que seul notre Docteur

Connaît en son entier, à qui l’on n’a pas peur

D’avouer nos malaises, nos craintes, nos langueurs

Notre mélancolie sur le temps qui se meurt.

 

J’étais au creux des reins et j’avais oublié

Avec l’hémorroïde de mentionner l’anus

Suffit, n’en parlons plus, remontons, s’il vous plait

Les intestins sont bons, ainsi que l’utérus

 

J’ai quelque réticence à parler des aigreurs

Des remontées acides venant de l’estomac

Il y a toujours chez moi une petite peur

D’un cancer familial dans cette région là.

 

Les seins vont bien, merci. Ils se sont simplement

Tapissés d’eczéma  comme à tous les Printemps.

En plus de ces rougeurs la narine chatouille

L’asthme a le nez qui coule et le mouchoir qui mouille

 

L’épaule d’un coté un peu flasque flageole

En face elle est bridée et parait un peu molle

Jusqu’à quatre vingt dix, ça monte à peu près bien

Mais étendre du linge un effort olympien

 

Et la main ! Ah la main !  Elle, elle est biscornue

Renonce à me servir, ne plie plus, ne tend plus

Je l’ai faite opérer pour un canal carpien

Et elle est devenue plus tordue et moins bien !!

 

Vous pensez bien que l’autre, avant de la toucher,

Je préfère souffrir encore quelques années.

Plus de bagues et plus d’ors, ni de colifichets

J’en mettrai deux fois plus sur cet autre coté.

 

Au milieu de tout ça se cache aussi un cœur

Une tension bien corrigée, merci Docteur

Pas de tachy, pas de brady, je ne sens rien.

Je n’ai pas mal.Rassurez moi, j’en ai bien un ?

 

Un peu plus haut, le cou cache l’ignoble Arnold

Un nerf qui vient me chatouiller jusqu’aux sinus

Vilain, malin, peut être, mais moi je le suis plus

Je le toise de haut et il s’en accomode.

 

Nous revoilà là  haut, à parler de la tête

Elle est pleine de mots, de verbes, de soupirs,

Et le meilleur remède est de les faire sortir

A ne pas s’y tromper, c’est celle d’un poète.

 

Je me croyais malade ou du moins fatiguée

Or je n’étais que « Moi ».

C’est la peur des années

Qui me faisait  craindre un trop prompt vieillissement

Alors que tout bien vu, je n’ai que trois « vingt ans »

 

 

 

 

Allergies

                        3 Juillet 2012

  

J'ai mal aux yeux, c'est très  banal

J'ai  les yeux rouges et ça fait mal.

 

C'est encore la faute au beau temps,

C'est toujours  la faute aux pollens,

C'est bien sûr la faute du vent,

Moi, ce que j'sais, c'est que ça m'gêne

 

Une fleur, toi, tu peux la sentir,

Moi elle va me faire éternuer.

Si  le soleil vient à sortir,

Je n'peux même pas me faire bronzer.

 

Je ferme portes et fenêtres

Regardant les enfants jouer,

Au besoin, j'écris quelques lettres

Pour aider le temps à passer.

 

Les roses auraient besoin de soins,

Le gazon doit être taillé,

Je vois le liseron de loin,

Il faudrait s'en débarrasser.

 

Le jardin m'appelle à l'été

Et je le regarde souffrir.

Après les foins, les blés coupés

Bientôt j'irai le secourir.

 

En attendant, mon nez qui coule

N'apporte d'eau qu'à mon mouchoir,

Cerises sur branches qui croûlent,

Je ne peux que vous laisser choir.

 

Je n'aime pas le mois de Juin,

Encore moins le début d'été.

Vivement Septembre divin,

Automne, saison préférée.

 

 

 

 

 

 

                                                                   

 

 

 

 

 

            



27/09/2013
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