Fransoize

Fransoize

Poèmes de la pluie et du bon temps

 Poèmes de la pluie et du bon temps



Il pleut
 
 

Il me pleut des mots ce matin.
Il pleut des mots dans mon jardin.
Il pleut des mots,
Il pleut des maux,
Des mots à gorge déployée,
Des maux à gorge dérangée.
Il pleut
Il pleut à seaux d'eau bien mouillée
So so Anglais
                     
                     Quel sot je fais
Mon parapluie pour protéger
Je fais un saut, les pieds dans l'eau
Ou bien un sot, les pieds trempés.
Je signe de mon sceau perso
Pour oublier le seau percé
Par le trou duquel, par assauts,
L'eau m'a total'ment aspergée.
Passant au bar de mon jardin,
Pas à celui de mon festin,
J'ai soif.
            
           Mais barbare est le bar
Qui donne au vin un goût bizarre.
Tant pis, je n'en prendrai qu'un verre.
Et le pied près d'un ver de terre
Vers lequel, je ne peux m'y faire,
Ca  me met la tête à l'envers,
J'en tomberais dans mes parterres.
Tous ces mots, d'ailleurs, je m'y perds
Et comme l'aurait dit mon père
Qui était Lord Anglais, un Pair,
En reconnaissant qu'une paire
D'yeux pers, ça n'a rien de pépère.
J'en ai assez dit ce matin
Tout ça parc'que, dans mon jardin,
On dirait une mare à canards
Il pleut,
        
          Il pleut,…….et j'en ai marre.


 

Ma Guitare 

                     Juin 1987

 Je t'ai délaissée quelques jours

              Toi mon amie,toi ma compagne,

              Aujourd'hui je suis de retour

             

              A te revoir,l'envie me gagne

              De te parler encore d'Amour

              Prenant dans mes bras doucement

              Ton corps ventru.

                              Au fil du jour

              Je pince tes cordes en jouant

              Et tu commences à ronronner

              Ou à grincer. Mes doigts rouillés

              Ne savent plus domestiquer

              Les accords que j'ai retrouvés

 

              C'est promis, la prochaine fois

              Je t'emmènerai avec moi

              Et je sais bien qu'à l'unisson

              Nous partagerons nos chansons





(L'incendie fait rage)

L'incendie fait rage
Tout se tord sur son passage,
De douleur
Et de peur.

Les flammes me rongent,
Caressent mon cœur, le longent,
Le transpercent
De détresse.

Partout, tout est rouge.
Les langues de feu qui bougent
Me pourlèchent
Et me blessent.

Elles dansent au rythme
De mon cœur qui bat trop vite
Et éclatent,
Ecarlates.

L'incendie me brûle.
Braises et tisons minuscules,
Mille aiguilles
Me titillent.

Las, ma vie s'écroule !
Par les trous, mon sang s'écoule
Et je pleure.
Je me meurs !

Par les trous, traîtresse,
S'écoulent encore la tendresse
Et l'amour.
Au secours !!

Lève toi, vent sage,
Emporte au loin les nuages
Que la bise,
Elle, attise.

Lève toi, la pluie,
Pour éteindre cet orgie
De brûlures,
De blessures.

Neige, toi aussi,
Recouvre mon corps meurtri,
Pansement
Apaisant.

Passera le temps,
Des jours, des mois ou des ans…….
J'oublierai
J'oublierai !!!!!

Aujourd'hui, j'ai mal.
C'est une histoire banale.
C'est ainsi.
C'est fini.





Je veux vous dire...    


A Jeannette et à ses enfants, avec toute mon amitié

Je veux dire combien je vous aime,
Vous les petites fleurs des champs
Qui poussez sans que l'on vous sème,
Vous qui précédez le Printemps.
Je veux dire combien je vous aime
Si Dieu m'en laisse encore le temps.

Je veux vous dire, mes enfants,
Que dans certains jours de chagrin,
A travers nuages ou beau temps
Vous ensoleillez mes matins.
Je veux vous dire, mes enfants,
Que je vous aime, tout simplement.

Je veux vous dire, mes amis,
Vous me manquez
                           mais, fatiguée
Dans cette chambre, au fond d'un lit,
Je pense à vous, à nos projets.
Je veux vous dire, mes amis,
J'ai encore tant à partager.

Je veux vous dire...J'aime la vie,
Dans ses beaux jours et ses mauvais,
Le soleil, le ciel bleu, la pluie,
C'est merveilleux, c'est si varié.
Je veux vous dire... J'aime Ma vie
Et tout ce qu'elle m'a apporté.

Je veux vous dire,
Je veux vous dire...

Bonsoir, et je m'en vais dormir.

 



Au dessus de Montréal

De dessus, tout est différent.

D'abord, il n'y a Rien. Le ciel est bleu, la mer est bleue et entre les deux, 

l'horizon dessine une ligne bleue pâle.

Un peu plus loin, quelques brumes transparentes évanescentes flottent ça et là. Elles volent. On les observe et tout à coup, elles n'existent plus.

Plus on avance, pourtant, plus elles reviennent et s'épaississent;

 Mais cela reste des petites boules d'ouates de toutes les formes. 

On tendrait bien la main pour les attraper.

Au loin, l'horizon trace une épaisse ligne dégradée du blanc en bas vers le bleu toujours pur du ciel.

Maintenant, nous voguons sur une mer blanche aux reflets de coton. 

Le soleil éclaire un côté des petits monticules qui se séparent de gris 

plus ou moins marqué dans les creux.

C'est l'écume déferlante des vagues lors d'une tempête,

 Mais plus douce, plus ronde, moins tranchante.

De ces vagues blanches se détachent, par ci par là,  

Des vapeurs de neige qui s'envolent et qui viennent frôler la carlingue

Brumes de rêve qui nous caressent.

Et tout à coup, sans prévenir, c'est le blanc total.

Plus de bleu, plus de gris,

Le blanc est dessus, dessous, devant, derrière.

L'Air est Blanc

Tout est Blanc

Fermons les yeux, oublions l'Ailleurs........

 

Nous sommes entrés dans le monde des rêves

 

 

 



 


Mon fils
 
Je l'appelais mon fils, et il l'était pour moi.
Je voudrais lui redire……..
                                       Mais non !!!...il n'est plus là.
Comment aurais-je pu deviner qu'à son âge,
Il allait s'en aller d'où l'on ne revient pas.
                           J'aimerais tant encore le serrer dans mes bras.
 
Avais je assez donné d'Amour pour ce voyage ?
Je crois qu'il savait bien pouvoir compter sur moi.
Je crois que l'on s'aimait sans chichis ni  bla-blas.
 
Ce soir, je pense aussi à ceux qui l'entouraient :
Sa maman, si fragile et déjà éprouvée
Pourra t'elle surmonter cette douleur atroce ?
Et puis ses grands-parents, parents déjà blessés.
 
Mais surtout Toi, mon fils, mon enfant, ma fierté.
Cet autre était ton frère et vous étiez deux gosses
Qu'un douloureux divorce déjà séparait
J'aimerais être là quand tu voudras pleurer.
 
J'aimerais te couvrir de mots pour t'apaiser,
J'aimerais t'entourer de mes bras, te bercer,
J'aimerais te chanter une mélodie tendre,
J'aimerais te jouer une musique douce,
 
J'aimerais t'emmener et que le vent nous pousse
Loin d'ici, loin des larmes, je voudrais te défendre
Contre tout, contre tous. Enfin, te préserver
De toutes ces douleurs de la vie…..et t'aider.
 
J'aimerais, grâce à la force de mon amour
Te prendre par la main, chaque nuit, chaque jour
Eclairer ton chemin au-delà des souffrances,
Il y a des matins couleur de l'espérance.
 
Il y a des  fenêtres quand le ciel est bleu
Qu'il faut savoir ouvrir et se sentir heureux
 
Alors, tu grandiras…..
                                   J'ai même peine à croire
Qu'un jour tu partiras…………………………
 
                                   Mais,…. c'est une autre histoire.

 
 

 

 



 

(Maman)


Maman, cet après midi, je me suis trouvé
Une copine à l'école, en cour de récré.
Je ne savais pas quoi faire et la regardais
Elle m'a vue solitaire et tendu son jouet.
Garde la précieusement, me dit ma maman

Pendant mes années d'études, j'étais plutôt gaie
J'aimais bien la solitude, trouvant un hobby
Dans de longues rêveries.
                                        J'ai eu deux amies
Qui avec moi partageaient les prix de Français
Garde les précieusement, me dit ma maman.

J'ai rencontré mon mari près d'un hôpital,
Nous venions y travailler, rien de plus banal.
Je croyais que ce bonheur était pour la vie.
Nous avons eu trois enfants puis il est parti.
Oublie le, c'est plus prudent, me dit ma maman.

La vie me semblait bizarre avec ses tournants
Je fonçais dans la bagarre avec mes enfants
Et voila qu'un beau matin très ensoleillé
« Il » nous est tombé dessus, nous a réveillés.
Attention, prends bien ton temps, me dit ma maman.

« Il », c'est un pompier malin, footballeur aussi
Qui se plait à redonner du goût à ma vie.
« Il » est joyeux, plein d'entrain, protecteur, ami.
Depuis qu'il est avec nous, c'est le paradis
Bien sûr, il est mon amant
                                         Tant pis pour maman.

 

1974

 

 



 

 

(Bon matin)

Bon matin
Et bon jour
Je veux cette journée
Rien qu'à toi consacrée
Bonne fête
Et bonjour
Je prie pour que l'oubli
Efface tes soucis
Je t'aime
A toi, bonjour
L'aube efface le noir
Et naît ainsi l'espoir

 

Juillet 75

 



 


(Quand au lit, le matin...)

 

 

Quand au lit le matin, je m'éveille
A moitié dévêtue, gardant le sein caché,
J'aime bien simuler le sommeil
Et m'enfoncer profond, calée sur l'oreiller.
Les volets sont bien clos et je veille
A ne pas déranger celui qui me guettait.
Il est là tous les jours, et pareil
A l'ami fait l'aubade, empreinte de gaîté.
Sur une simple note, il essaye.
Il commence à tâtons pour ne pas m'effrayer
Puis il siffle à tue tête et s'égaye
A me savoir ravie, fidèle à l'écouter.
Sa chanson est douce à mon oreille.
La journée sera bonne, et levée du bon pied
Je remercie l'oiseau, la merveille
De m'offrir ce plaisir, premier de la journée.
Cet ami, c'est un merle, au soleil
Sur un fil électrique
                                Derrière mes volets.

 

 

Mars 76
`

 




Cafard          

 

Je suis las, sans courage et sans envie de vivre
Il ne me reste rien que les jours qui se suivent
Je ne crois plus à rien, pas même aux souvenirs
Et je n'ai peur de rien, pas même de mourir.

 

1976

 

 




 

(La flamme bleue du coeur)


La flamme bleue du cœur est un feu sans fumée
Qui le brûle et le met en cendres que le vent
Emporte peu à peu et disperse en nuées
Au hasard des chemins et au hasard des temps
Mais après tout cela, il ne reste plus rien,
A peine un souvenir et un rêve lointain.

 

1976

 

 




 

Le cœur  

( toujours aussi gai! )

Mais que faire de ce cœur las, usé, fatigué ?
Dans le seau à ordures il faut le bazarder
Entre les épluchures et les coquilles d'huîtres
Ecrabouillé, griffé par des tessons de litres.

Ou alors lui chercher une place acceptable,
Tiens, dans un jeu de cartes. Posons le sur la table.
Trèfle, carreau et pique vont lui faire une place
Allez : « belote »et « re ». Même là, il m'agace.

Peynet ! Tes amoureux ne tiennent à la main
Qu'une poignée de fleurs à épines, mais point
Cet ornement tout rouge et percé en son sein
D'une flèche brisée. Tout est brisé, éteint.

Bref, il est inutile. D'ailleurs vous, la bouchère
Le vendez au rabais. Il ne vaut pas bien cher
Avec le foie, les reins que l'on traite d'abats.
Dans le grill ou la poêle, il est rendu bien bas.

Et si vous le gardez, cet élément minus,
Vous risquez le trépas, l'embolie, l'infarctus !

Pourtant vivre sans cœur me parait difficile
C'est comme un cor au pied, un gros, une coquille
Vous l'avez, il fait mal ! Mais quand il est parti
Vos pieds sont insipides, c'est le vide, l'oubli.

En fait, je me demande si la solution
N'est pas de le cacher dans un recoin du corps
Entouré par exemple par les deux poumons
Et attendre
                Et attendre
                                 Et attendre encore….
Peut-être au fond sert il à quelque chose d'autre
Qu'à faire mal.
                       Mais vous, comment bat donc le vôtre ?
Ne m'avez-vous pas dit qu'il bondit de plaisir
Lorsque l'amour renaît.
                                    Ah laissez moi dormir.

1976

 

 



 

 

Lundi

Lundi, la semaine commence.
Sortant du lit, ébouriffée,
Pieds nus, m'étirant, je m'avance
Vers la douche pour m'éveiller.

Un papillon bien fatigué
Sur le bord blanc vient se poser,
Mais maladroit, il a glissé
Près de la bonde. Il est mouillé !

La pente est longue et l'aile usée
Il grimpe las, sans s'énerver
Mais glisse à nouveau, c'est raté.
Si près du but, il est tombé.

Vivant pourtant, il fait le tour
Du lieu bien dénué d'atours,
Au cœur tout rond comme un soleil,
Chrome brillant.
                         Je me réveille !

Sur la pointe d'un pied mouillé
Je me hisse pour attraper
La bestiole juste à coté.
Ça glisse………j'avais oublié !

Et affalée dans ma baignoire,
Je lève un œil bleu ahuri,
Le temps juste d'apercevoir
L'insecte effrayé par le bruit
S'envoler d'un effort extrême
Sur l'abat jour de la lanterne

 1970

 

 


 


 

Ma petite sœur

Dis, maman, dis moi pourquoi
Elle ressemble à une poupée,
Ma petite sœur à moi.
Moi, je voudrais bien jouer.

Maman, dis moi donc pourquoi
Je ne peux pas y toucher.
Tu la serres bien contre toi,
Toi, tu pourrais la casser !

Maman, pourquoi tes yeux brillent
En la regardant dormir ?
Sa tête est comme une quille
Ou un gros boulet de cire.

Tu me dis que c'est une fille
Et mes questions te font rire.
Maman, tu n'es pas gentille,
Tu lui souris et c'est pire.

D'abord, elle n'est pas jolie.
Quand elle ne dort pas, elle pleure
J'ai goûté à sa bouillie,
J'aime bien mieux du pain, du beurre.

Je ne comprends pas du tout
A quoi ça sert, un bébé.

Si je grimpe sur tes genoux,
Là, tu pourrais m'expliquer ?

 Juin 1974

 


 

 

Quelques mots sans titre
                 
Je pense à toi,
La vie, c'est quoi ?
Qui penses à elle !
La vie pas belle.
Elle pense à qui,
La p' tite souris ?
Nous pensons tous
Elle n'est pas douce !
Qu'la vie c'est con
Poil au menton.

 

 1974

 

 


 

 

 

Une autre du même style
                 
Le cafard,
C'est bizarre ;
On s'y sent
Sur les dents.
Pour tout dire,
On est pire
Que jamais.
C'est mauvais !
Ah  mourir
F'rait plaisir.
On se tue
Rlu tutu,
Turlubine
Se chagrine,
On est fou
Et on bout.
On y croit,
Maladroits.
Le cafard,
C'est barbare,
On n'sait pas
Ce qu'on a.
On écrit
Quelle folie !
On attend
Un Printemps…
On espère
Mais on perd.
Et ça passe,
Et ça lasse.
Le cafard
C'est trop tard.
C'est perdu
Y'en a plus !
Plus de quoi ?
Plus demoi !
Plus de rien,

Et c'est bien !

 

1973


 

 

La poupée de porcelaine
 
Par un beau matin de Printemps,
Il faisait bon, j'avais le temps,
Je suis montée dans mon grenier
Tout poussiéreux, bien mal rangé,
Et j'ai trouvé un coffre en bois
Qui me venait de grand papa.
 
Près de beaux meubles d'autrefois,
Des vieux chiffons, des « je n'sais quoi »
Etaient recouverts de poussière.
Le coffre était plein de mystère,
La rouille enrayait les charnières
Et j'avais l'âme aventurière
 
J'ai trouvé la clé du trésor
Et je n'en reviens pas encore.
Une  poupée de porcelaine,
Aux yeux qui s'ouvrent et qui se ferment,
Dormait sur un tas de jouets,
Un tambour servant d'oreiller.
 
Quand je l'ai prise dans mes bras,
Elle m'a murmuré tout bas
« Il y a longtemps que plus personne
Ne vient vers moi, je ne suis bonne
Qu'à voir passer les araignées.
Je crois qu'on ne peut plus m'aimer »
 
Je l'ai bercée contre mon cœur
Et j'ai senti tant de bonheur
Dans ses yeux bleus, dans son regard,
Que j'ai partagé son espoir
Et  je me suis mise à chanter
Une berceuse du passé
 
« Je veux qu'on m'aime, j'ai besoin d'amour,
   Que l'on me prenne par le cœur un jour.
   Je veux qu'on m'aime, j'ai besoin d'amour,
   Que l'on me tienne par le cœur toujours »
 
Jolie poupée, je t'aimerai.
Tu me ramènes à mes romances,
A mes rêves d'amour parfait,
A la vie pleine d'innocence..
Tu n'es pas un simple jouet,
Tu es l'écho de mon enfance.

 


 

 

 Mais où donc ai-je la tête ?
 
J'ai entendu souvent « Vieillir, c'est dans la tête »                 
Mais bien sûr, mais bien sûr ! Cependant c'est tout bête         
Soyons honnêtes, ce n'est pas la tête, qui m embête
C'est le reste qu'on n'devine pas et qui nous guette                .
 
Ça peut commencer par une douleur au pied
Oui, par facilité je m'en vais remonter
Des pieds jusqu'à  la tête, parce que finalement
La tête aussi , c'est sûr, aura bien des tourments.
 
Donc, j'ai mal à un pied, je boitille sur l'autre
Encore heureux que l'autre soit levé du bon pied
Ce n'est qu'un simple cor…avec un peu d'arthrose
Un peu, c'n'est pas beaucoup et ça devrait passer.
 
Nous passons aux chevilles avec des os solides,
Des qui ne cassent pas mais dont l'esprit perfide
Gonfle sans prévenir au moindre petit pas
Quand le soleil en plus vient nous tendre les bras.
 
L'œdème, c'est son nom, s'arrête à mi mollet
Et là, du fond des nuits, des crampes m'entortillent
Jusqu'au bout des orteils enfonçant des aiguilles
Et pour pouvoir dormir, il me faut me lever
 
J'en arrive aux genoux  (choux – hiboux - cailloux – poux)
Là, c'est une autre histoire. Je descends l'escalier,
Le genou gauche lâche et si je veux monter
C'est le droit qui refuse que je reste debout
 
Mes cuisses bien dodues ne sont que le passage
D'un sciatique chatouilleux qui descend gentiment
Surtout du coté gauche et veut assurément
Que je perde du poids. Je ne suis pas très sage !
 
Parlons de la vessie. Ce ballon de baudruche
Adore se balader  loin de son point d'encrage
Et pour qu'il ne fuie pas, ce qui nous met en rage,
On muscle les sphincters. Hélas, des fois on tousse !!
 
Je dois parler de sexe, important tout de même.
Eh bien je vous rassure, un arsenal de crèmes
Et d'onguents mystérieux, un regard amoureux
Une main caressante et l'on n'est jamais vieux
 
 Tablier de Venus estomac redondant
Avec des seins qui tombent et des plis alarmants
Aurais je pu garder mes 20 ans et ma ligne
Mes 20 ans certes non, ni ma ligne maligne !
 
Voyons cela de dos, les lombaires écrasées
Ne laissent pas  de choix : ni immobilité
Ni trop de mouvements. C'est usé, c'est rouillé
C'est pourtant le Printemps et je rêve d'été.
 
 Continuons le voyage que seul notre Docteur
Connaît en son entier, à qui l'on n'a pas peur
D'avouer nos malaises, nos craintes, nos langueurs
Notre mélancolie sur le temps qui se meurt.
 
J'étais au creux des reins et j'avais oublié
Avec l' hémorroïde de mentionner l'anus
Suffit, n'en parlons plus, remontons, s'il vous plait
Les intestins sont bons, ainsi que l'utérus
 
J'ai quelque réticence à parler des aigreurs
Des remontées acides venant de l'estomac
Il y a toujours chez moi une petite peur
D'un cancer familial dans cette région là.
 
Les seins vont bien, merci. Ils se sont simplement
Tapissés d'eczéma  comme à tous les Printemps.
En plus de ces rougeurs la narine chatouille
L'asthme a le nez qui coule et le mouchoir qui mouille.
 
L'épaule d'un coté un peu flasque flageole
En face elle est bridée et parait un peu molle
Jusqu'à quatre vingt dix, ça monte à peu près bien
Mais étendre du linge un effort olympien.
 
Et la main ! Ah la main !  Elle, elle est biscornue
Renonce à me servir, ne plie plus, ne tend plus
Je l'ai faite opérer pour un canal carpien
Et elle est devenue plus tordue et moins bien !!
 
Vous pensez bien que l'autre, avant de la toucher,
Je préfère souffrir encore quelques années.
Plus de bagues et plus d'ors, ni de colifichets
J'en mettrai deux fois plus sur cet autre coté.
 
Au milieu de tout ça se cache aussi un cœur
 Une tension bien corrigée, merci Docteur
Pas de tachy, pas de brady, je ne sens rien.
Rassurez moi, j'en ai bien un ?
 
Un peu plus haut, le cou cache l'ignoble Arnold
Un nerf qui vient me chatouiller jusqu'aux sinus
Vilain, malin, peut être, mais moi je le suis plus
Je le toise de haut et il s'en accommode.
 
Nous revoilà là  haut, à parler de la tête
Elle est pleine de mots, de verbes, de soupirs,
Et le meilleur remède est de les faire sortir
A ne pas s'y tromper, c'est celle d'un poète.
 
Je me croyais malade ou du moins fatigué
Or je n'étais que « Moi ».
                                C'est la peur des années
Qui me faisait  craindre un trop prompt vieillissement
Alors que tout bien vu, je n'ai que trois « vingt ans »   

 


 


A la vue d'un champ de coquelicots

                           Juin 2006

 

Si je perdais la vue, je n'oublierais jamais

Le champ de coqu'licots au soleil de l'été

Et mes yeux dans tes yeux, de la vie la beauté.

Si je perdais la vue, je n'oublierais jamais.

 

Si je n'entendais plus, je garderais toujours

La musique des mots quand tu parles d'Amour,

Et tout au fond de moi, la musique tout court.

Si je n'entendais plus, j'y penserais toujours

 

Si mes mains me lâchaient, je perdrais le toucher,

La douceur de ta joue au bout d'un doigt léger

Ou la paume glissant sur ta peau caressée

Si mes mains me lâchaient, j'oserais un baiser.

 

Qu'on me coupe le nez, je pourrais bien encore

Sentir au fond de moi le parfum de ton corps,

L'odeur même de toi quand le feu nous dévore.

Qu'on me coupe le nez, je sentirais encore.

 

Si je perdais le goût, aucun jour sans saveur

Ne pourrait enlever les instants de bonheur

Où je croque tes lèvres avec autant d'ardeur

Si je perdais le goût, resterait ta chaleur

 

Si tu n'étais plus là, si je perdais ton cœur

Si tu ne m'aimais plus, ne serait-ce qu'une heure

Ma vie là n'aurait plus aucun sens.  O Douleur

Je mourrais sans regret si je perdais ton cœur.

 

 


 

 

A mon « cher » comptable

 

Jean Ferrat a chanté « que serais je sans  Toi ? »

Je ne me permettrais d'être aussi familier

« Que serais je sans vous ?» Je peux et sans émoi

Vous le dire à voix basse, ou bien vous le crier,

Le clamer, le narrer, l'écrire ou le chanter.

 

Que ferais je sans vous, Vous qui savez compter.

 

Un, deux, trois, quatr', cinq, six, en moins ou bien en plus,

Pour moi, c'est du Chinois, ou alors Grec ou Russe.

Le rapproch'ment bancaire, ça, c'est ma goutte à moi,

Qui fait tout déborder.

                                     Je crois me souvenir

De baignoires à l'école qui n'en finissaient pas

Grâce à des robinets, des bondes et des loquets

De changer de volume qu'il fallait deviner !

 

« Deviner », c'est le mot. Mais mon plus grand désir

Serait de calculer.

                             Bon, alors, je me lance

J'essaie d'abord le « plus ». Non, ça ne marche pas

Là, je vais mettre un « moins ». Avec un peu de chance

Je tomberai d'accord avec les résultats.

 

Ça y est, ça a marché !

                                   Il ne me reste plus qu'à vous les envoyer.

 

 


 

 

J'aimerais pour mon anniversaire

 

 

J'aimerais pour mon anniversaire

Un cadeau peut-être…

Un air de musique…

Ou bien un bisou.

 

Réfléchis, que peux tu faire ?

Un bisou peut-être,

Un peu de musique,

Un petit cadeau ?

 

M'offriras tu comme j'espère

Une musique de fête…

Un cadeau magique…

Un bisou tout fou ?

 

Ou bien rien du tout !

 


 

 Serge


 Je t'ai imaginé, près du bateau, à terre

Le cœur nu, le cœur vide, à regarder la mer

La vie s'est quelque part, effondrée sur le sable

Et les vagues ont perdu leurs reflets impalpables

 

Ton œil ne voit plus rien à travers les flots noirs

Qu'un néant infini, un creux de désespoir

Et l'horizon t'appelle, un roulis incessant

Fait écho à ton âme, comme un bercement

 

Où est Elle, au moment où tu pleures tout seul ?

Où est Elle quand le vent souffle près des écueils ?

Comment vivre sans Elle – sans son cœur près du tien ?

Sans la moitié de toi, sans son corps sous tes mains ?

Comment vivre sans Elle ?

                                          Immobile et debout

Tu regardes la mer, mais au-delà des flots

Tu t'envoles vers Elle et tes pensées divaguent

Vers son âme qui danse bien au-delà des vagues

 

Tu regardes la mer et murmure un Adieu

L'immensité profonde engloutit tes aveux

Elle t'entend - tu le sais

                                     Raconte lui la vie

Loin d'Elle.

                 Vie qui coule comme des larmes de pluie

 

Elle sera toujours là   -   une partie de toi  -

Et tu lui parleras dans la brume des flots

Elle sera toujours là pour répondre aux ' pourquoi '

Quand la mer rugira pour couvrir tes sanglots

 

Elle sera toujours là

 


 

 

Ta jeunesse

Mars 2010


Elle éclate

Elle éclate ma tête

Elle bondit

Quelle furie, ta jeunesse

Elle fait « Boum ! » dans mon cœur

Elle bat fort

Elle est forte

Elle fait « Vroum… »

Elle roule, elle court, elle court

Elle saute

Saute aux yeux

Elle éclate

Je suis coite, écarlate et béate

 

Ta jeunesse

Elle explose

Elle bondit, la chipie

Je perds mes rimes, rimes de mamie

Elle dépoussière devant ma porte

J'éternue

J'évacue

Les pollens, acariens

Etouffants de toute sorte

Et je ris

De cette vie que je sens dans tes veines

Et je ris

Moi qui suis deux fois toi, peut-être même trois…

 

Ta jeunesse

Fait revivre …………..la mienne

 


 

 

 Trois petits merles

 

                       C'était un doux mois de Décembre .

                       Maman Merlette au cœur si tendre

                       Promenait ses trois oisillons

                       Dans les vignes autour de Clisson .

                       Ils avaient déjà dégusté

                       De bons raisins en fin d'été ,

                       Mais le soleil avait dardé

                       Si fort ses rayons de l'Automne ,

                       Que les feuilles jaunes – laitonnes

                       Avaient bien fini par tomber .

 

                       Mais ô surprise…Des sarments ,

                       Vint à jaillir un écureuil

                       Chargé de grappes et de feuilles ,

                       De beaux raisins secs et fondants.

                       « Que fait-il ? » dirent les petits 

                       « A – t'il un si gros appétit ? »

                       « Il vient de faire provisions 

                       Pour la Noël », reprit Merlette ,

                       « Il nous faut faire une cueillette

                       Pour savoir si les grains sont bons . »

 

        «   Vous pouvez y goûter » dit calmement maman

         «  Vous pouvez en manger, mais prenez votre temps

          Le sucre de ces grains peut rendre nauséeux » 

 

          «  Moi, j'ai faim, » dit Merlin. «  Pourrais-je en prendre un peu ? »

          «  Moi, j'en voudrais beaucoup ! » dit aussitôt Merlot .

          Et Merlune , éperdue, dit « mais moi , j'en veux  trop ! »

          Un peu , beaucoup et trop ,les trois parts demandées

          Furent sans hésiter, sur le champ accordées .

 

                        Mais en rentrant à la maison ,

                        Merlune pleurait à foison .

                       «  Ô que j'ai mal …….Ô que j'ai mal !

                        Ce ne peut pas être normal ! »

 

                       «  Ô que si , mon bébé , ……que si ! »

                       Répliqua la maman …… « que si !

                       Je sais très bien que les enfants

                       N'écoutent jamais leurs parents .

                       Ils font leurs propres expériences

                       En s'éloignant de leur enfance .

 

                       Garde-toi donc à l'avenir 

                       De TROP agir sans réfléchir . »

 

 


 

Les lilas

 

Bonjour Belle Amie, le lilas d'Avril

M'emporte vers toi, vers toi entre mille.

Bonjour aux bourgeons qui s'ouvrent aux bois

Brisant leur coquille. Bonjour à la joie.

 

Bonjour au lilas, blanc, parme ou violet,

Dont les fines fleurs aux autres collées

Donnent à la branche une immensité,

Un parfum grisant jamais égalé.

 

Le lilas embaume un morceau de ciel

Là où ses  folioles éclosent au soleil.

Le lilas pour moi, c'est un peu de toi,

Il rayonne au loin comme fait ta voix.

 

L'aimes-tu bien blanc, couleur de la neige

Et de pureté, ou rose, un peu beige ?

Légèrement parme et se parant d'ombre,

Aérien, diaphane, lorsque le jour sombre ?

 

Un peu plus rosé, plus épais peut-être,

Il prend la couleur d'un jardin de fête.

Plus clair que raisin, plus mauve que  prune

Il devient bleuté sous un clair de lune

 

C'est le plus foncé qui te sied le mieux.

A ta voix profonde il donne du feu,

Au teint velouté de ta peau ambrée,

A tes cheveux noirs il donne un reflet.

 

Le lilas fleurit et naît au printemps

Et si je le cueille il viendra longtemps

Frôler ta narine, glisser sur ton chant

Bonsoir Belle Amie au lilas d'avril

 

Mais, Avril s'étire,  les fleurs s'étiolent

Et je ne veux pas les voir se faner.

Ouvre les fenêtres et vois l'arc en ciel

Porter les lilas de mon Amitié.

 

 

Puis……. laissons  la place au muguet de Mai

 

 


 

J'aimerais te prendre dans mes bras
 
 
 
                  Petit bébé qui vient de naître
Tes grands yeux me disent bonjour
Je voudrais que ta vie soit faite
De douces caresses et d'amour
Petit bébé qui vient de naître
Regarde la vie et le jour
Ta venue au monde est la fête
Dont on se souviendra toujours
J'aimerais chaque instant
Te prendre dans mes bras
Caresser ton visage
Et te dire que je t'aime
 
 
Mon ami, mon aimé, mon frère
Oui, toi que la vie m'a offert
Mon amour, chaque jour qui passe
Est un bonheur qui me dépasse
Mon ami, mon aimé, mon frère
Nous qui partageons notre vie
Je t'aime tant !
                     Ce que j'espère
C'est vivre ainsi à l'infini.
J'aimerais chaque instant
Te prendre dans mes bras
Caresser ton visage
Et te dire que je t'aime
 
 
 
Et toi, ma maman, toi, ma mère
Toi qui m'a toujours tant donné
Tes cheveux sont blancs de lumière
Et brillent au soleil de l'été
Et toi, ma maman, toi, ma mère
Les rides ont creusé ton visage
T'ai-je donc fait tant de misères
Aujourd'hui, suis-je un peu plus sage ?
J'aimerais chaque instant
Te prendre dans mes bras
Caresser ton visage
Et te dire que je t'aime

 

 

 


 
Je ne pleurerai pas   
          
                    Je ne pleurerai pas, je garderai toujours
                    Cette image de Toi, l'image de l'amour.
                    Pourtant tout doucement, j'ai su que s'éloignait

La saveur des baisers encore si passionnés
Je me souviens bien sûr, de nos premiers élans
De ces mots murmurés que mon cœur aimait tant
De la première fois ton corps contre le mien
De ta main caressant timidement mon sein
De la peur, du désir et puis du tremblement
Qui s'emparaient de moi quand je m'offrais à Toi
 
Je ne pleurerai pas, je veux garder toujours
Le souvenir de Toi, l'image de l'Amour
 
Qu'il était beau le temps qui me faisait chanter
Devant un téléphone, ou même l'embrasser
Et puis tout doucement, le portable s'est tu
Plus de bip-bip ardent qui disait « ou es tu ?»
Ou simplement « bonjour ».Il ne me dit plus rien
Ou es tu à ton tour ? As-tu l'esprit chagrin ?
 
Je ne pleurerai pas, mais dirai : chaque jour, 
Chaque nuit, j'ai vécu le plus beau de l'Amour
 
Le plus beau, le sais tu ? C'est quand n'existait plus
Que, tes yeux dans les miens, mon regard éperdu
Scellant nos deux moitiés en un tout, hors du temps
A ces moments bénis, j'ai désiré l'enfant
Qui unirait nos corps et nos vies simplement
 
Tu n'as pas partagé mon rêve et mon élan
 
Je ne pleurerai pas. Nos chemins hésitants
S'éloignaient l'un de l'autre inexorablement
 


 


 
La Lune et le Soleil
 
 
Ce matin j'ai vu la lune
Courir après le soleil.
Ce matin j'ai vu la lune
Le rattraper en plein ciel.
Ils se sont cachés dans l'ombre
D'une éclipse de l'été,
Ils se sont cachés dans l'ombre.
Personne n'a rien remarqué.
 
Lorsque je suis dans la lune,
Elle me parle du soleil.
Lorsque je suis dans la lune
Elle me parle de merveilles
Et de leur amour si sage.
Ils se courent toujours après,
S'embrassent sous les nuages…
A cache-cache ils sont doués.
 
Ce matin j'ai vu la lune
Courir après le soleil.
Et comme j'étais dans la lune
A quelques pas du sommeil
Je les ai vus s'amuser
Il l'empêchait  de dormir
En n'éclairant qu'à moitié.
Et cela les faisait rire
 
Ce matin j'ai vu la lune
Se cacher dans les nuages
Et dans la brume opportune
Lui parler de mariage.
Ce sera bientôt, je crois
A Pâques, ou la Trinité,
A la Saint Glinglin, ma foi
Vous serez tous invités.
 


 
 L'Amour
 
L'Amour
Ça commence par un soupir
Un tremblement fait de désir
Un cœur qui bat comme un tambour
 
L'amour
C'est un clin d'œil à  l'avenir
Où le chemin prend des contours
Sans aucune issue de secours
 
L'Amour
Ça peut brûler ou refroidir
Faire perdre la tête, étourdir
En se parant de mille atours
 
L'Amour
Ça se défait, ça se déchire
Et certains soirs on pleure le jour
Ou l'on a rencontré l'Amour
 
L'Amour
Ça surprend, ça peut faire souffrir
A moins que d'un simple sourire
Le soleil ne brille à son tour
 
L'Amour
Ça sait renaître et revenir
Un geste, un regard, un retour
Ça vaut le coup, c'est ça, l'Amour
 
L'Amour
Ça se défait, ça se déchire
Ça sait renaître et revenir
C'est un arc en ciel de velours
 
 


 

                              Le temps

 
Je ne vois plus passer le temps,
Le temps ne passe plus, il court.
Il court, il ne prend plus le temps,
Il va plus vite chaque jour.
 
Où sont passés les tendres temps,
Ceux de nos premières amours,
Où l'on donnait le temps au temps
Et se disait : « c'est pour toujours »
 
Les jours allongent au printemps
Mais les printemps se font plus courts ;
Et pourtant, lorsqu'il fait beau temps
Les fleurs sortent leurs mille atours.
 
J'aimerais vivre encore longtemps,
Entourer le temps de velours,
Le prolonger jusqu'à cent ans
Loin des flonflons et des tambours.
 
J'aimerais vieillir en chantant,
Chaque matin, dire bonjour
Au soleil, aux bois, aux passants,
Au compagnon, mon troubadour.
 
J'aimerais étirer le temps
De cette vie que je savoure.
 
                  Mais doux, un peu triste est le vent
Qui pousse le compte à rebours.
 
 
 


 

 

 

Mon homme,

 

                   Juin 2011

 

 

 

 Quand je te dis des mots d’amour,

 

Quand je te parle de tendresse,

 

Toi, tu me réponds tour à tour

 

Que tu aimes mes jolies fesses

 

Et mes miches sorties du four.

 

 

 

Quand ma main cherche sur ton corps

 

Tout le désir de mes caresses,

 

Tu me guides vers ton essor

 

Et ma main glisse sur ton sexe

 

Erigé,  fier, puissant et lourd.

 

 

 

Mon homme, je t’aime.

 

 

 

Quand je te parle de l’amour,

 

J’aimerais que ça t’intéresse

 

Mais on a vite fait le tour

 

De tes émotions…et je laisse….

 

Car les mots ne sont pas ton fort

 

 

 

J’aimerais un peu de velours

 

Une romance de sagesse ;

 

Tu me réponds « oh mon amour

 

J’ai besoin de bien plus d’ivresse »

 

Et  préfères le corps à corps

 

 

 

Mon homme, je t’aime

 

 

 

Tu te dévêts, nu devant moi

 

En ne gardant que tes chaussettes

 

Je n’y peux rien, j’ai chaud, j’ai froid

 

Quand tes mains caressent ma nuque

 

Et puis descendent vers le reste.

 

 

 

Et toi, le beau, fort comme un turc

 

Alors enfin je te découvre

 

Empli de douceur et d’adresse.

 

Et je  deviens vorace, louve,

 

Assoiffée de folles prouesses

 

                    Mon homme, je t’aime.

 

 


               

 

Auprès de Toi

 

 

 

 Le jour se lève sur nous deux

 

Et je te regarde dormir.

 

La tendresse trouble mes yeux

 

D’un bonheur tout neuf,  me sentir

 

Auprès de Toi

 

 

 

Je cherche quelques cheveux blancs

 

Et je ne vois que ton sourire.

 

Tu as le sommeil d’un enfant,

 

Je rêve de notre avenir

 

Auprès de Toi

 

 

 

Ferme les yeux sur ton passé

 

Et je t’apprendrai le bonheur.

 

D’avant toi, j’ai tout oublié.

 

Je ne veux vivre que mes heures

 

Auprès de Toi

 

 

 

Je caresse ta joue, surprise,

 

D’avoir envie de te toucher.

 

Tes bras s’ouvrent et de ton emprise

 

Je ne veux plus me détacher.

 

Je suis à Toi.

 

 

 

L’Amour m’a prise au dépourvu,

 

Tu fais revivre le soleil.

 

Je touche ton menton barbu,

 

Tes yeux rieurs,  tout est merveille

 

Auprès de Toi

 

 

 

Tes yeux me cherchent à leur tour

 

Et ce que je vois dans ce bleu

 

C’est le reflet de notre amour.

 

Ma vie commence en son milieu

 

Auprès de Toi

 

 

 

Et plus tard, quand nous serons vieux

 

Je te regarderai dormir

 

Des rides de tendresse aux yeux

 

Du bonheur de pouvoir vieillir

 

Auprès de Toi

 

 


 

 

Ce n’est pas vrai

 

 

 

 Toi mon amie à qui j’ai dit

 

Que je vivais une aventure

 

Sans lendemain, je te l’écris

 

Ce n’est pas vrai.

 

Je voudrais tant que cela dure

 

Que cela dure toute une vie.

 

 

 

Toi, mon amie à qui j’ai dit

 

Qu’il pouvait bien ne pas venir

 

Qu’il restait libre, je te l’écris

 

Ce n’est pas vrai.

 

Le perdre me ferait souffrir,

 

Je l’attends brûlante d’envie.

 

 

 

Toi mon amie à qui j’ai dit

 

Que mon cœur est de pierre, mort,

 

Fait de granit, je te le crie

 

Ce n’est pas vrai.

 

Il explose d’amour si fort

 

Que le cacher n’ai plus envie.

 

 1983

 

 

 

                     


 

Crépuscule

 

 

 

 Il est une heure exquise, à l’approche du soir

 

Quand le  ciel s’assombrit sur quelques traînées rouges,

 

Seules et silencieuses, une ou deux feuilles bougent

 

Et  les oiseaux gris-bleus  s’envolent dans le noir.

 

 

 

C’est le doux crépuscule où tout va s’endormir.

 

C’est le moment divin où je te sacre Roi.

 

Là, je ferme les yeux pour ne penser qu’à Toi

 

Et langoureusement la lumière se retire.

 

 

 

Tu es loin et je rêve et vole  vers ton coeur

 

Mon esprit te rejoint, caresse ton sourire

 

Comme il est  doux l’instant  de ce profond bonheur

 

 

 

Il n’existe aucun jour, il ne peut être un soir

 

Où je ne guette pas le ciel qui va mourir,

 

Où je pourrais dormir sans te dire Bonsoir.

 

 


 

 

Dis papa

 

 

 Qui est Dieu, dis moi papa ? Est-ce qu’il te ressemble ?

 

La maîtresse  nous a dit de chercher ensemble .

 

 

 

Dieu est bon, Toi aussi ! Son Amour est profond,

 

Pas plus que ton amour ! Il accorde pardon,

 

Mais tu ne sembles pas m’en vouloir de mes fautes.

 

 

 

Quand je ne vois que toi, penché sur mon épaule,

 

Tu me dis qu’il est là, qu’il me voit, me regarde,

 

Mais des peines de vie, c’est bien toi qui me gardes.

 

 

 

M’expliqueras tu (quand je serai moins petit)

 

Ce qu’il a de si grand, le bon Dieu, dis papa ?

 

 

 

Tu lui parles, tu pries, mais si quelque souci

 

Vient à troubler mon âme, j’en parle, mais à toi !

 

 

 

Le peu que j’ai compris, c’est qu’avec ma maman

 

Tu règnes à la maison. Le bon Dieu, notre père

 

Il est  le papa de tous les gens de la Terre

 

Comment peut il aimer tant de monde et d’enfants

 

 

 

Est-ce que tu crois qu’un jour, je le rencontrerai ?

 

Est-ce que tu crois qu’aussi je le reconnaîtrai ?

 

Faut il prendre un avion pour le voir dans le ciel

 

Ou  bien une fusée avec un logiciel

 

De catéchisme et de théo-truc je sais plus.

 

Faut il chercher très loin ou juste dans ma rue ?

 

 

 

J’ai sommeil et tu me fais faire une prière

 

 

 

Bonsoir Monsieur le bon Dieu, où que vous soyez

 

Veillez sur mon papa et toute la maisonnée

 

Moi je vous dis « à bientôt » si vous le voulez

 

En attendant, moi je vais aller me coucher

 

 

 

J’ai sommeil, bonsoir papa, éteins la lumière.

 

 


 

  

 Le Bateau Solitaire

 

                                    Les Sables d’Olonne    1980

 

 

 

 Ce bateau seul, là, sur la grève

 

Au mât s’ébrouant au zéphyr

 

A vu partir ses frères.

 

                                  Il rêve

 

A sa journée sans avenir.

 

 

 

Au « Saint Jean », son plus proche ami,

 

Marin sorti dans la marée

 

Quand le soleil encore au lit

 

N’a pas éclairé la rosée.

 

 

 

Puis à l’essaim d’une famille

 

Qui prit d’assaut le « Perceval »

 

Les promenades émoustillent

 

Celui qui chante « oh hisse et oh »

 

Sandwich en main, mettant les voiles

 

En trinquant  avec son bateau

 

 

 

Le pécheur crispé sur ses bouées

 

N’était pas d’aussi bonne humeur,

 

Cette ruée de vacanciers

 

Perturbe souvent son labeur.

 

Son bateau, ce jour, après tous

 

A pris la mer. Le moteur tousse

 

Il l’a bricolé pour partir,

 

Travailleur fier de revenir

 

Et rapporter dans ses filets

 

De quoi nourrir ces étrangers.

 

 

 

 


 

 

 

 La journée sera longue au bateau solitaire.

 

Les corps morts se reposent et se chauffent au grand air.

 

Le vent est idéal à la voile et la planche

 

Et le ciel bleu se joue de quelques taches blanches.

 

La plage au loin renvoie l’écho d’enfants heureux,

 

Le bateau ne sait pas participer aux jeux.

 

Un ballon, tout à coup, est venu le surprendre

 

Et caresser sa coque. Il aurait voulu tendre…

 

Tendre quoi, après tout ? La vague  lancinante

 

Avait déjà happé le jouet qui le tente.

 

Tout autour de lui bouge, rit, chante et brille,

 

Tout autour de lui vit, mais rien dans ses entrailles.

 

Et il assistera, impuissant, immobile,

 

Au retour de l’enfant chargé de pacotilles,

 

A celui du pécheur, dégageant du tramail

 

Crustacés et poissons…

 

                                     Tout un monde fébrile.

 

Il voudrait vous conter la mer, ses travailleurs,

 

Le marin, le pécheur et l’ostréiculteur,

 

Mais il ne le peut pas puisqu’il n’a pas bougé.

 

Du corps mort où il vit, il n’a qu’imaginé

 

 

 

Là, tout se tait, le vent se couche,

 

La plage est vide, le sable frais,

 

Le clapotis est régulier,

 

Sur l’écoutille erre une mouche

 

Et notre bateau prend le quart.

 

Il bombe le torse et il compte.

 

Ils sont tous revenus ce soir

 

Ils sont là et, pour lui, racontent

 

Leurs aventures et leurs intrigues…

 

 

 

Emerveillé de leur fatigue,

 

Lui, ni vieux, ni usé, si fort,

 

Simplement oublié…

 

                                 S’endort.

 

 


 

Le fauteuil

 

 

 

 J’étais blottie dans mon fauteuil.

 

A mes yeux des larmes brillaient.

 

Toi, tu voulais chasser ce deuil

 

D’un vieil amour qui me hantait.

 

 

 

J’étais blottie dans mon fauteuil.

 

Tu regardais à travers moi,

 

Cherchant à franchir les écueils

 

Qui me cachaient ton désarroi.

 

 

 

J’étais blottie dans mon fauteuil

 

Et tu m’aimais sans me le dire,

 

Comme noisettes d’écureuil

 

Tu cachais des mots de désir.

 

 

 

J’étais blottie dans mon fauteuil

 

Où  tu me regardais souffrir,

 

Impuissant.

 

                 Un sursaut d’orgueil.

 

Et je t’ai regardé partir.

 

 

 

Alors, j’ai bondi du fauteuil

 

Ahurie, comprenant soudain

 

Que tu avais franchi le seuil

 

De mon cœur….

 

                           Mais ce fut en vain.

 

 

 

Depuis je hais ce vieux fauteuil

 

Car je ne t’ai jamais revu.

 

Comme au vent s’envole la feuille

 

Tu avais au loin disparu.



 


Le magnétophone

 

1974

 

 

 

 Il regarde papa pleurer

 

 

 

L’enfant qui joue ne comprend pas

 

Le regard triste de son père

 

Ni contre son jouet, la colère.

 

Contre son jouet ? Ou contre quoi ?

 

 

 

Un magnétophone innocent

 

Avait enregistré, si belle,

 

Avant qu’elle ne s’en aille au ciel,

 

La voix divine de maman.

 

Et lui, l’enfant l’a effacée

 

En appuyant sur le bouton

 

Car il n’a pas pris le bon.

 

 

                                Il regarde papa pleurer.

        
 


 
 

 




19/11/2009
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