Petits yeux de souris
Petits yeux de souris
Je suis deux petits yeux’ au bord d’une fenêtre
Et je ne connais rien de plus beau, de plus dense
Que la ville la nuit. L’obscurité fait naître
Un monde de beauté, un monde de silence.
Tout est là, immobile, ou du moins le croit on.
Tout n’est que mouvement, c’est le manque de son
Qui trompe mon regard et mes sens inquiets.
C’est le temps qui s’arrête et nous pousse à rêver.
Une petite lampe au loin s’est éclairée.
Ce peut être un lutin qui cherche son chemin,
Le reflet de la lune sur une cheminée,
Une étoile curieuse de voir les humains
Ou bien plus simplement une fille attirant
Silencieusement son amour du moment.
La lampe s’est éteinte. C’est à nouveau le noir
Quand soudain mes narines n’en reviennent pas.
Un parfum onctueux s’impose dans le soir.
Un mélange de fleurs, peut être de lilas,
De terre après la pluie, d’humus et de fraîcheur.
Un gâteau moelleux de délicate odeur
Ou la fragrance suave d’une femme qui passe.
Je respire le vent qui en laisse la trace.
Tout à coup, c’est un bruit qui me met en éveil.
Un air inattendu chatouille mon oreille,
Un son mélodieux, une musique douce,
Un oiseau sautillant sur un tapis de mousse
Chante au croissant de la lune une sérénade.
Un saxophone pleure. Serait il malade
Ou plutôt nous joue t’il un petit air de blues ?
Puis tout se tait, puis tout est noir, plus rien ne bouge
Je suis ‘deux petits yeux’ au bord d’une fenêtre
Et je ne connais rien de plus beau, de plus dense
Que la ville la nuit. L’obscurité fait naître
Un monde de beauté, un monde d'espérances.
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