Fransoize

Fransoize

Pars maintenant


Pars maintenant



Mais ce n’est pas pourtant, pas la première fois,
Je me dis que c’est faux, que la fatigue est là,
Que je me trompe encore, que c’est idiot, ma foi,
Je lutte pour garder les pieds sur terre, hélas,
De mon cœur si rongé, rapiécé et usé,
C’est à travers les trous que la tendresse émerge.
Elle gonfle ses parois d’éponge desséchée,
Elle éclate, elle m’étouffe, l’angoisse me submerge.
C’est la peur de souffrir qui me fait renier
Ce bel élan d’amour, probablement dernier.

Tu m’as fait tant de mal, mon ami malheureux
Que tant t’aimer encore, m’enivre et met en feu
Un brasier recouvert de cendres qui s’envolent
J’ai mal à en crever, je suis devenue folle !

Car je t’ai tant perdu, toi qui n’est là resté
Que par éducation, pour aimer tes enfants
Pour tout, sauf pour moi !
                                        Tu es là, c’est un fait,
Mais si loin, si distrait ou si indifférent..

Il est encore plus dur de vivre près de toi
Aujourd’hui qu’autrefois. T’aimer ne m’a servi
Qu’à m’aveugler moi-même.
                                            Tu ne m’aimeras pas !

J’ai envie de partir, de crever dans un coin.

Mais non ! Je le sais bien, c’est moi qui resterai
Et c’est toi qui un jour parlera de partir
Car mon cœur ne sait pas comment te retenir

Alors, pars maintenant, pars sans te retourner.
Je saurai ignorer tout de ton avenir,
Je laisserai tranquille l’homme qui veut s’enfuir.

Si  tu n’as pas vidé la sève de ma vie,
Toi, tu resteras sec. Tu n’as rien à donner




                                                                    Février 1981



15/12/2012
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