Fransoize

Fransoize

Mais où donc ai-je la tête

Mais où donc ai-je la tête ?

 

 

J’ai entendu souvent « Vieillir, c’est dans la tête »

Mais bien sûr, mais bien sûr ! Cependant c’est tout bête

Soyons honnêtes, ce n’est pas la tête, qui m embête

C’est le reste qu’on n’devine pas et qui nous guette 

Ça peut commencer par une douleur au pied

 

Oui, par facilité je m’en vais remonter

Des pieds jusqu’à  la tête, parce que finalement

La tête aussi , c’est sûr, aura bien des tourments.

 

Donc, j’ai mal à un pied, je boitille sur l’autre

Encore heureux que l’autre soit levé du bon pied

Ce n’est qu’un simple cor…avec un peu d’arthrose

Un peu, c’n’est pas beaucoup et ça devrait passer.

 

Nous passons aux chevilles avec des os solides,

Des qui ne cassent pas mais dont l’esprit perfide

Gonfle sans prévenir au moindre petit pas

Quand le soleil en plus vient nous tendre les bras.

 

L’œdème, c’est son nom, s’arrête à mi mollet

Et là, du fond des nuits, des crampes m’entortillent

Jusqu’au bout des orteils enfonçant des aiguilles

Et pour pouvoir dormir, il me faut me lever

 

J’en arrive aux genoux  (choux – hiboux - cailloux – poux)

Là, c’est une autre histoire. Je descends l’escalier,

Le genou gauche lâche et si je veux monter

C’est le droit qui refuse que je reste debout

 

Mes cuisses bien dodues ne sont que le passage

D’un sciatique chatouilleux qui descend gentiment

Surtout du coté gauche et veut assurément

Que je perde du poids. Je ne suis pas très sage !

 

Parlons de la vessie. Ce ballon de baudruche

Adore se balader  loin de son point d’encrage

Et pour qu’il ne fuie pas, ce qui nous met en rage,

On muscle les sphincters. Hélas, des fois on tousse !!

 

Je dois parler de sexe, important tout de même.

Eh bien je vous rassure, un arsenal de crèmes

Et d’onguents mystérieux, un regard amoureux

Une main caressante et l’on n’est jamais vieux

 

 

Tablier de Venus estomac redondant

Avec des seins qui tombent et des plis alarmants

Aurais je pu garder mes 20 ans et ma ligne

Mes 20 ans certes non, ni ma ligne maligne !

 

Voyons cela de dos, les lombaires écrasées

Ne laissent pas  de choix : ni immobilité

Ni trop de mouvements. C’est usé, c’est rouillé

C’est pourtant le Printemps et je rêve d’été.

 

 

 

Continuons le voyage que seul notre Docteur

Connaît en son entier, à qui l’on n’a pas peur

D’avouer nos malaises, nos craintes, nos langueurs

Notre mélancolie sur le temps qui se meurt.

 

J’étais au creux des reins et j’avais oublié

Avec l’hémorroïde de mentionner l’anus

Suffit, n’en parlons plus, remontons, s’il vous plait

Les intestins sont bons, ainsi que l’utérus

 

J’ai quelque réticence à parler des aigreurs

Des remontées acides venant de l’estomac

Il y a toujours chez moi une petite peur

D’un cancer familial dans cette région là.

 

Les seins vont bien, merci. Ils se sont simplement

Tapissés d’eczéma  comme à tous les Printemps.

En plus de ces rougeurs la narine chatouille

L’asthme a le nez qui coule et le mouchoir qui mouille

 

L’épaule d’un coté un peu flasque flageole

En face elle est bridée et parait un peu molle

Jusqu’à quatre vingt dix, ça monte à peu près bien

Mais étendre du linge un effort olympien

 

Et la main ! Ah la main !  Elle, elle est biscornue

Renonce à me servir, ne plie plus, ne tend plus

Je l’ai faite opérer pour un canal carpien

Et elle est devenue plus tordue et moins bien !!

 

Vous pensez bien que l’autre, avant de la toucher,

Je préfère souffrir encore quelques années.

Plus de bagues et plus d’ors, ni de colifichets

J’en mettrai deux fois plus sur cet autre coté.

 

Au milieu de tout ça se cache aussi un cœur

Une tension bien corrigée, merci Docteur

Pas de tachy, pas de brady, je ne sens rien.

Je n’ai pas mal.Rassurez moi, j’en ai bien un ?

 

Un peu plus haut, le cou cache l’ignoble Arnold

Un nerf qui vient me chatouiller jusqu’aux sinus

Vilain, malin, peut être, mais moi je le suis plus

Je le toise de haut et il s’en accomode.

 

Nous revoilà là  haut, à parler de la tête

Elle est pleine de mots, de verbes, de soupirs,

Et le meilleur remède est de les faire sortir

A ne pas s’y tromper, c’est celle d’un poète.

 

Je me croyais malade ou du moins fatiguée

Or je n’étais que « Moi ».

C’est la peur des années

Qui me faisait  craindre un trop prompt vieillissement

Alors que tout bien vu, je n’ai que trois « vingt ans »

 



16/10/2012
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