Le coeur
Le cœur
1976
Mais que faire de ce cœur las, usé, fatigué ?
Dans le seau à ordures il faut le bazarder
Entre les épluchures et les coquilles d’huîtres
Ecrabouillé, griffé par des tessons de litres.
Ou alors lui chercher une place acceptable,
Tiens, dans un jeu de cartes. Posons le sur la table.
Trèfle, carreau et pique vont lui faire une place
Allez : « belote »et « re ». Même là, il m’agace.
Peynet ! Tes amoureux ne tiennent à la main
Qu’une poignée de fleurs à épines, mais point
Cet ornement tout rouge et percé en son sein
D’une flèche brisée. Tout est brisé, éteint.
Bref, il est inutile. D’ailleurs vous, la bouchère
Le vendez au rabais. Il ne vaut pas bien cher
Avec le foie, les reins que l’on traite d’abats.
Dans le grill ou la poêle, il est rendu bien bas.
Et si vous le gardez, cet élément minus,
Vous risquez le trépas, l’embolie, l’infarctus !
Pourtant vivre sans cœur me parait difficile
C’est un vrai cor au pied, un gros, une coquille
Vous l’avez, il fait mal ! Mais quand il est parti
Vous ne sentez plus rien, c’est le vide, l’oubli.
En fait, je me demande si la solution
N’est pas de le cacher dans un recoin du corps
Entouré par exemple par les deux poumons
Et attendre
Et attendre
Et attendre encore….
Peut-être au fond sert il à quelque chose d’autre
Qu’à faire mal.
Mais vous, dites moi, comment bat le vôtre ?
1983
Ne m’avez-vous pas dit qu’il bondit de plaisir
Lorsque l’amour renaît.
Ah laissez moi dormir.
Ah, laissez moi rêver que tout n’est pas fini
Que la vie vaut la peine, que je me suis trompée
Que ce n’est pas un cœur qui bat dans ma poitrine
Mais un immense espoir, et qui me dit d’aimer.
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