Fransoize

Fransoize

La cage dorée


                                           La cage dorée




Un homme, au lit, s’endort, et rêve, c’est le soir
Une femme inconnue, toute vêtue de noir,
Le regarde dormir, et sourit   fièrement.
Autour d’eux quelques meubles ont des reflets luisants ;
On dirait qu’ils surveillent l’Homme au lit dormant.
Tout ici sent la cire et le propre étouffant

Elle a fermé les portes et la cage dorée
Sur lui s’est refermée. Elle n’a rien oublié.
Petite fleur par ci, petit mot doux par là
Au creux du lit il est endormi et béat.

Une autre femme observe à quelques lieues de là,
Le mur vêtu de ronces aux pans impénétrables
Aucun soleil ne peut pénétrer en cet antre
L’autre y a bien veillé, cette fée malfaisante
Le gardera cent ans. Tout le château s’endort,
Cette autre se sent seule et lasse, là, dehors.

Elle contemple à ses pieds la serpette éraillée
La vieille scie cassée, la faucille fêlée.
Elle n’a fait qu’entamer le chemin de branchages
Pour aller jusqu’à lui, l’homme. Elle tourne la page
Et renonce, en tournant le dos, sage, elle s’en va
Elle s’éloigne, vaincue, il ne s’éveillera pas.

Cet homme au lit dormant a oublié sa vie
Il est parti trop loin, cet amour l’éblouit
Il ne reverra pas son jardin refleurir
Ses amis s’éloigner, ni ses enfants grandir

Un homme au lit s’endort, il rêve, plein d’espoir

                      Il vient d’offrir à ceux, tous ceux qui l’on aimé
Une leçon de vie. Il croit avoir gagné.
Mais il a tout perdu car il leur a donné
Cadeau d’adieu,
                        la liberté de l’oublier

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15/12/2012
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